10 Juillet 2020
En souvenir de Lady Marianne à qui nous pensons bien fort et désormais sous l'égide de Fardoise et de Lilou.
https://lilousol.wordpress.com/category/tableau-du-samedi
Le thème des 4 et 11 Juillet proposé par Fardoise est « Et au milieu coule une rivière... » « Des rivières pour nous rafraîchir... »
http://entretoilesetpapiers.eklablog.com/
Merci à Fardoise et à Lilou
Quand les charmes de l'eau rencontrent ceux de la féminité...
En toute rivière, sommeille une énergie de beauté et de sensualité que nos Ancêtres célébraient en personnifiant l'eau à travers les Nymphes, les Naïades, les Ondines...
Les Naïades sont des Nymphes aquatiques associées aux eaux douces, en l'occurrence les rivières, les fontaines, les sources... Célébrées depuis des temps très anciens, elles sont considérées comme les filles de Zeus, le maître des Olympiens, ou comme les filles de l'Océan. D'après les récits mythologiques, elles sont les sœurs des Néphélées, les nymphes des nuages et de la pluie, filles d'Éther ou d'Océan et de Téthys, divinité marine archaïque, qui régnait par sa puissance et sa magie sur les océans très anciens et gardait la carte d'un Océan disparu où se lovaient des créatures mythiques.
Les Naïades vivent dans les eaux douces, elles apprécient particulièrement les rivières. On peut aussi les retrouver sur la terre où elles se présentent comme les prêtresses de Dionysos, le Seigneur de l'Ivresse Chamanique. On dit que les Satyres et le dieu Silène, indissociable du cortège Bachique, sont les fils des Naïades.
On les représente jeunes et jolies, couronnées ou non de fleurs, de plantes aquatiques et de roseaux. Leurs chevelures peuvent être attachées ou libres, sans ornements. Elles peuvent tenir un coquillage ou une urne d'où s'échappe de l'eau. Elles veillent sur les trésors aquatiques. Elles préservent notamment la brillance des perles. Les peuples de jadis leur offraient, à proximité des rivières, des fleuves, des fontaines et des sources, des fruits, des fleurs, du vin, du lait, du miel. Elles n'étaient pas honorées dans les villes mais dans les milieux ruraux et champêtres.
Les Naïades portent différents noms : On les appelle « Potamides » quand elles vivent dans les rivières et les fleuves, « Crénées » quand elles évoluent dans les fontaines, « Héléades » quand elles se lovent dans les marais, « Pégées » quand elles s'ébattent dans les sources, « Limnades » quand elles font scintiller, par leurs mouvements, l'eau des lacs.
Naïades et jeunes beautés peuplent les toiles de Paul Émile Chabas (1869-1937) qui fut apprécié, en son temps, pour ses portraits et ses nus gracieux, tissés, en fonction des œuvres, d'un charme délicieusement érotique.
Frère cadet du peintre symboliste et mystique Maurice Chabas (1862-1947), Paul Chabas fut, à l'École des Beaux-Arts de Paris, l'élève des maîtres William Bouguereau (1825-1905) et Tony Robert-Fleury (1837-1911).
Artiste passionné de voyages, il découvrit des pays comme la Grèce, la Norvège, l'Algérie... En 1886, il présenta pour la première fois des oeuvres au Salon des Artistes Français. En 1921, il entra à l'Académie des Beaux-Arts et en 1928, il reçut la Légion d'Honneur. Il présida, de 1925 à 1935, la Société des Artistes Français.
L'eau fut son élément de prédilection.
L'univers aquatique enveloppe donc ses créations. On y contemple des baigneuses aux courbes avenantes, saisies dans leurs activités ludiques, rêveuses, amoureuses... Plusieurs de ses oeuvres furent considérées comme scandaleuses et cependant, la Baigneuse hante l'imaginaire des peintres depuis des siècles. Femme, nymphe, déesse... elle incarne le plaisir de la nudité qui se love dans la lumière et l'ombre fines. Elle jaillit, enivrante, des eaux primordiales, avatar d'Aphrodite/Vénus aux charmes brûlants...
L'eau, élément féminin et matriciel que Paul Chabas met en scène dans ses toiles avec un flou chimérique et des modulations de couleurs qui en accentuent le côté fascinant.
Envoûtante par nature...
« Telle, unie à elle-même, elle tourne en une continuelle révolution.
Deçà, delà, en haut, en bas, courant, jamais elle ne connaît la quiétude,
pas plus dans sa course que dans sa nature.
Elle n'a rien à soi, mais s'empare de tout, empruntant autant de natures
diverses que sont divers les endroits traversés. »
Léonard de Vinci (1452-1519), L'Eau
Avec ces douceurs aquatiques, je vous adresse chers aminautes, mes meilleures pensées...