22 Novembre 2019
Pour la communauté Le Tableau du Samedi gérée par Lady Marianne à qui je souhaite un bon rétablissement, voici ma participation du samedi 23 novembre. Une aminaute, Fardoise, a proposé un thème : « Animaux de compagnie, Chien ou Chat ou autre... »
Le Chat, familier de nos cœurs et compagnon de nos pensées profondes...
Auprès d'un chat, le temps n'est plus tout à fait le même. La réalité se recompose et l'envie de jeu et de caresses peut être irrépressible !
Dans ce tableau réalisé par le peintre néo-classique John William Godward (1861-1922), une jeune femme et un petit chat roux partagent un moment d'intimité. La belle est assise, dans une attitude gracieuse, sur un banc de marbre paré d'un dieu Terme. Elle utilise une plume de paon pour stimuler l'attention du petit félin.
La femme et le chat sont en résonance dans un paysage méditerranéen.
Des couleurs chaudes (rouge ardent et jaune doré de la tunique robe aux belles broderies, pelage roux tigré du chat) se détachent sur la surface du banc, aux marbrures caractéristiques.
Un banc qui ressemble à une exèdre avec sa forme arrondie et la présence du dieu Terme, le protecteur des secrets échangés.
Une exèdre... Composition architecturale destinée à former un espace de réunion dans l'antiquité gréco-romaine. On y disposait des bancs en demi-cercle dans le but de favoriser la conversation. La plupart de ces lieux étaient placés sous l'obédience d'un Terme ou d'une Sphinge.
Dans plusieurs grandes villes de l'Antiquité, les exèdres étaient des monuments très sophistiqués, richement décorés de statues qui représentaient des dieux et des donateurs et elles étaient parfois intégrées dans les façades des bâtiments publics : thermes, hippodromes, forums...
Les maisons patriciennes possédaient fréquemment une exèdre que l'on appelait « pièce de conversation », située le plus souvent face à la cour d'honneur ou « cour péristyle » de la demeure et avec un agréable paysage se déployant dans leur dos.
Peintre néo-classique passionné, John William Godward (1861-1922), considérait la Grèce antique comme « l'âge d'or des beautés poétiques et des langueurs gracieuses ». Tout au long de sa carrière, il a multiplié les tableaux mettant en scène des jeunes femmes rêveuses, vêtues de tuniques fines ou d'élégants drapés, dans des paysages subtils. Je vous montrerai d'autres œuvres dans un prochain billet et je publierai sa biographie détaillée... Cet artiste sensible s'est hélas suicidé car, en dépit de son immense succès passé, il ne trouvait plus sa place dans le monde de l'art au-delà des années 1920... Certains esprits reniaient avec férocité l'art de la fin de la période pré-raphaélite et néo-classique et comparaient ce qui ne se compare pas, en l'occurrence les tableaux de John William Godward et ceux de Picasso ! John William Godward ne s'en est pas remis. Accablé et désespéré, il s'est donné la mort par asphyxie à l'âge de 61 ans...
Dans le tableau que j'ai choisi, il met en scène avec délicatesse ce petit chat, en saisissant l'instant subtil où la patte se pose sur l'oeil de la plume de paon. Chat qui se réjouit, à travers la songerie de sa maîtresse, de la vibration d'un mouvement...
La plume de paon évoque la luxuriance antique et pas seulement. Elle est associée à la déesse mère Junon (la déesse Héra des Grecs, suzeraine des Olympiens) qui offrit au paon sa queue constellée d'yeux magiques, en souvenir de son ami et serviteur Argos. Argos était doté de cent yeux et possédait le pouvoir de surveiller l'espace, en même temps, dans toutes les directions.
J'ai pris grand plaisir à vous présenter ce tableau et à contempler cette jolie jeune femme et ce petit chat... Merci à mon Christophe adoré pour les cadrages et découpages de chaque Tableau du Samedi!
Belles pensées pour vous chers aminautes, gros bisous !