22 Mars 2017
De tous les êtres de folklore, il en est un qui me séduit tout particulièrement...
Rusé, avisé, gourmand, maître des connaissances cachées et des comptines d'enfance, il est le familier de ceux qui pratiquent les Arts Anciens: Astrologie, Divination, Sorcellerie, Alchimie, Médecine magique...
Lapin ou lièvre, il s'aventure dans l'herbe tendre et va cueillir les plantes celtiques de longue vie: l'armoise de pleine lune qui favorise les visions secrètes, l'achillée matricielle qui nettoie et nourrit le sang, l'alchémille des elfes, le trèfle étoilé, la camomille au coeur de miel, la pimprenelle et la menthe aquatiques, la sauge des sortilèges, le serpolet, le lycopode, la verveine, le mouron d'eau, le romarin...
Osterhase, le messager des forces nouvelles, est le compagnon d'Ostara, la déesse germanique du Printemps et de son équivalent anglo-saxon: la délicate Eostre. D'après les légendes du cycle de Pâques, il veille sur les oeufs de la lune prêts à éclore ou pond lui-même les oeufs rouges, gorgés du sang de la vie.
Il ranime les forces d'Eos aux doigts de rose, suzeraine de l'aube et depuis des temps très anciens, il est représenté, fécond et protecteur, sur une profusion de stèles, de statues, de plaques de cheminée et de moules à pâtisserie...
Il est celui qui chasse les derniers fléaux de l'hiver, "ouvre les chemins" et attise le pouvoir mystérieux de la terre.
Dans la tradition de Pâques, les enfants lui préparent un nid douillet, tapissé d'herbes et de fleurs, dans un lieu dont l'emplacement est gardé secret. Amant et guerrier lunaire, il y dépose des oeufs incandescents après avoir affronté, près des vieux cercles de pierre, un coq cuirassé d'or.
Symbole Universel, il apporte la chance, insuffle la créativité, stimule la clairvoyance...
Chez les Aztèques, appelé Tochtli, il représentait le huitième jour du calendrier et apparaissait comme le signe de la lune et du bonheur.
Dans la Chine ancienne, maître des remèdes alchimiques, il prononçait des incantations de guérison en écrasant des branches de cannelle dans un mortier sacré.
Dans les mondes amérindiens, en Asie, pour les Egyptiens, les Celtes, les Saxons, les Hottentots... il était l'incarnation du pouvoir magique, fécond, régénérateur de la lune printanière. Il est également honoré dans l'Islam.
Il n'y eut que l'église chrétienne pour tisser une symbolique négative autour de lui, l'accuser de concurrencer le Christ revenant à la vie, l'assimiler au Diable, le considérer comme un emblème de luxure, un vecteur de maladies et le vouer aux gémonies... mais en tant qu'esprit de la reverdie, il avait plus d'un tour dans son sac et continua d'être célébré par les "gens du pagus".
On le trouve là où pousse la verveine (ferfaen en vieille langue celte, trombhad en gaélique), herbe d'amour qui régénère le sang,la peau, apaise les migraines et décongestionne les foies épuisés.
En magie druidique, sous l'obédience du lièvre, on utilise la verveine (herbe de l'enchanteur, herbe du chef, herbe sacrée...) pour encourager la circulation de l'awen, force de l'inspiration, apaiser les conflits et repousser les peurs qui empêchent d'avancer. On boit du thé de verveine mêlé d'armoise et d'achillée pour stimuler la sensibilité prophétique. On balaye les espaces sacrés avec des tiges et des feuilles de verveine...
Comme moi, j'espère que vous apprécierez ce lièvre plein de ressources et que vous penserez à lui en vous promenant dans les champs ou lorsque vous dégusterez, qui sait, une infusion de verveine!
Merci à vous qui m'accompagnez sur les chemins de ce nouveau blog qui va doucement mais sûrement continuer à prendre forme. Je vous fais de gros bisous et vous adresse des pensées facétieuses...