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4 Janvier 2018
La tradition d'écrire des cartes de voeux, à l'occasion de la nouvelle année, naquit en Angleterre au XIXe siècle. Elle connut un formidable essor grâce à l'apparition du premier timbre-poste, en 1840, et à la mise au point de la chromolithographie ou procédé d'impression en couleurs, par le lithographe Godefroy Engelmann (1788-1839), en 1837.
Ces ravissantes cartes connurent un succès retentissant auprès des collectionneurs et se répandirent rapidement dans toute l'Europe.
La tradition des voeux se mêle à celle, bien plus ancienne, des étrennes. Dans la Rome antique, on offrait aux personnes aimées de la verveine, pour que leur santé soit rayonnante tout au long de l'année, sous l'obédience de la déesse Strenia.
D'après Symmachus, un auteur ancien, cette coutume fut introduite sous l’autorité du roi sabin Titus Tatius qui reçut des rameaux de verveine, cueillis dans le bois sacré de Strenia.
Dans la ville de Rome, Strenia s'appelait Salus et elle possédait un temple près du Colisée, au bout de la Via Sacra.
Les premiers présents, constitués de figues très sucrées, de dattes et de miel étaient destinés à apporter du bonheur, de la douceur et de la prospérité à leurs destinataires. Mais au fil du temps, on s'échangea, sous le regard de Janus, le dieu à double visage, des monnaies et des médailles d’argent.
Janus le clairvoyant, maître du calendrier, seigneur des croisées de chemins, détenteur des secrets de l'année écoulée et de l'année nouvelle...
A l'exception de Tibère et de Claude, les empereurs romains appréciaient de recevoir des étrennes mais, à l'instar d'Auguste, certains en redistribuaient une part conséquente.
En France, jusqu'au XVIe siècle, le début de l'année variait suivant les provinces et les diocèses. Sous le règne des Mérovingiens, l’année commençait le 1er mars. Sous le règne de l'empereur Charlemagne, elle débutait le jour de Noël. Dans la France capétienne, elle coïncidait avec les fêtes de Pâques et dans certains endroits, c'était le 25 mars ou le premier avril.
Le roi Charles IX (1550-1574) décida de résoudre cette « complication » en fixant au premier janvier, dans l'ensemble de la France, le début de l'année civile. Le 9 août 1564, il signa l'édit de Roussillon qui n'entra en vigueur qu'en 1567.
En 1622, la mesure fut étendue à l'ensemble du monde catholique grâce à l'adoption du calendrier grégorien.
A la fin du XIXe siècle, l’engouement pour la figure mythologique complexe du Père Noël modifia la coutume d’offrir des cadeaux le 1er janvier. Le jour des étrennes se confondit alors avec celui de Noël et les cadeaux furent échangés le 25 décembre.
Quant au Gui chargé de boules blanches ou baies de lune sous lequel on s'échange le baiser de Freya (la déesse de l'amour nordique), il nous ramène à de très anciennes traditions druidiques d'Europe. Au début de la nouvelle année, il était cueilli traditionnellement et porté dans les foyers pour y attirer la chance et la prospérité et favoriser la venue de beaux enfants vigoureux. Au chant « d'Aguilané » : « Au Gui l'An Neuf », il devait rendre les femmes plus fécondes, repousser les fièvres et les entités démoniaques, la jalousie et la malveillance. Il apportait la force de l'Esprit Vert, l'esprit du Green Man, seigneur de la sylve au cœur des neiges hivernales...
Que la fée de l'année exauce vos rêves et vous offre les plus beaux présents pour 2018! Merci de vos vœux si gentils, ils m'ont beaucoup touchée...
Je vous embrasse bien fort!