Littérature, histoire de l'art, inspiration qui file au vent, photographie, poésie de l'instant...
30 Avril 2017
Je suis fascinée par cette histoire qui nous parle de magie, de lieux fantastiques et de très vieilles croyances... Je n'ai pas besoin de preuves pour être convaincue de l'existence de créatures dites « imaginaires ». Depuis l'enfance, je me dis qu'elles sont là, dans les bois noyés de brume, près des rochers moussus, des mares secrètes et des arbres aux formes tourmentées. Ce n'est pas une affaire de science mais de prescience et il n'y a rien à démontrer.
Mon esprit fantasque s'accorde avec les récits qui parlent du Petit Peuple et l'affaire des Fées de Cottingley est purement passionnante !
En 1917, deux cousines, Elsie Wright, âgée de 16 ans et Frances Griffith, âgée de 10 ans, présentèrent une série de cinq photographies les montrant en compagnie de créatures magiques.
Les avis divergèrent sur l'authenticité de ces photos qui suscitèrent, pendant longtemps, la curiosité du public.
Le célèbre écrivain Sir Arthur Conan Doyle, « père » de Sherlock Holmes, écrivit, en 1922, à leur sujet un ouvrage intitulé "The Coming of the Fairies". Chargé par un journal, le Strand Magazine, de rédiger un article sur les fées, deux ans plus tôt, il s'enthousiasma pour cette affaire. Il se lança dans un travail d'investigation à travers le Yorkshire et échangea une correspondance amicale avec les jeunes filles.
Expliquant qu'elles jouaient avec des fées, des gnomes et des lutins, près de la rivière Beck qui coulait derrière chez elles, elles prirent des photos pour en apporter la preuve.
D'après la croyance populaire, depuis des temps très anciens, il existait, non loin de Cottingley, à Gilstead Crags, une roche qui possédait une ouverture magique: le « Fairies Hole ». Les fées en jaillissaient, au moment des changements de saisons et lors de certaines phases lunaires, pour jouer et danser dans les bois alentour.
Arthur Conan Doyle était très lié avec son oncle, Richard Doyle (1824-1883), un illustrateur de l'époque victorienne, spécialisé dans les représentations féeriques. Il se souvenait de leurs escapades dans la Nature.
Charles Doyle, le père d'Arthur Conan Doyle, dessinait des fées et affirma, à la fin de sa vie tourmentée, que les fées le visitaient régulièrement.
Les expériences paranormales et théosophiques étaient nombreuses à l'époque et la photographie « spirite » connut ses heures de gloire dans ce contexte particulier. Ainsi, malgré les détracteurs, les photographies d'Elsie et de Frances enthousiasmèrent les foules.
Au début des années 1980, devenues de vieilles dames, Elsie et Frances déclarèrent que les photos n'étaient que des trucages élaborés à partir de découpages de fées en carton trouvés dans des livres d'illustrations mais certaines questions demeurent. Les créatures magiques ne possèdent pas d'ombre sur les clichés et l'intensité de leurs mouvements, étudiée par de nombreux photographes, ne trouve pas d'explication rationnelle "satisfaisante". De plus, quelques temps après leur « aveu », Frances a recommencé à défendre l'authenticité de la cinquième photo puis, très émue en regardant les autres, elle a dit qu'elle souhaitait avoir la paix...
Pour différents enquêteurs, Frances et Elsie ne supportaient plus d'être régulièrement importunées pour cette histoire de photos. Désirant vivre une vieillesse la plus tranquille possible, elles ont préféré prétendre avoir créé l'affaire... Le mystère demeure et chacun se fera son idée.
Les deux appareils leur appartenant et les cinq photographies "énigmatiques" sont exposées au National Media Museum de Bradford dans le Yorkshire. Personne n'a réussi à prouver à ce jour que ces clichés puissent être des faux...
Les Fées de Cottingley aux éditions Soleil...
Sur un scénario de Sébastien Perez, avec des dessins de Sophie De La Villefromoit, dans la collection : Métamorphose. Ouvrage paru le 16 novembre 2016.
A tous ceux qui croient aux fées, j'adresse un amical sourire, de facétieuses pensées et un clin d'oeil de chimère écarlate... Joyeuse Beltane et Joyeux Premier Mai !